Si tu es HPI, HPE, TDAH ou TSA et que tu as l’impression d’avoir un abonnement illimité aux pervers narcissiques…
Non, tu n’es pas « trop fragile », « trop naïve » ni « foutue pour les relations ».
Tu es surtout atypique dans un monde qui profite de ça.
Il existe une vraie corrélation entre neurodivergence (HPI, HPE, TDAH, TSA…) et vulnérabilité aux relations d’emprise, en particulier avec des pervers narcissiques – dans le couple, la famille, le boulot.
Et non, ce n’est pas une malédiction cosmique.
C’est juste la rencontre explosive entre ton fonctionnement… et leur mode de prédation.
1. Profils atypiques : non, tu n’es pas « trop », tu es précieuse (et repérable)
Les profils neuroatypiques (HPI, HPE, TDAH, TSA…) sont minoritaires dans la population,
mais surdimensionnés dans les cabinets de psy, les groupes de soutien et… les histoires de relations toxiques.
Pourquoi ?
Parce qu’un profil atypique, c’est souvent :
- une hyper-empathie (tu captes l’émotion de l’autre avant même qu’il ait compris ce qu’il ressent)
- une soif d’authenticité : tu veux du vrai, du profond, pas du small talk en carton
- une quête de sens : tu cherches à comprendre, réparer, « sauver »
- et souvent, une estime de soi fragilisée par un vécu où on t’a répété que tu étais « trop » ou « pas comme les autres »
En résumé : tu es une perle sensible…
et ça, un manipulateur expérimenté le repère à 10 km.
2. Pourquoi les pervers narcissiques adorent les cerveaux atypiques
Soyons claires : les pervers narcissiques (hommes ou femmes) ne tombent pas amoureux de toi.
Ils tombent amoureux de ce que tu peux leur apporter.
Chez les profils neuroatypiques, ils trouvent exactement ce qu’ils cherchent :
Une empathie XXL
Tu comprends, excuses et pardonnes… longtemps. Trop longtemps.
Tu cherches « la blessure derrière le comportement ».
Magnifique en thérapie. Beaucoup moins dans ton lit.
Une tendance à l’introspection et à la remise en question
Face à un conflit, tu penses :
« Qu’est-ce que j’ai raté ? Qu’est-ce que je peux améliorer ? »
Lui/elle pense :
« Parfait, elle culpabilise. Je vais appuyer là. »
Une soif de lien profond
Tu rêves de connexion fusionnelle, de conversations jusqu’à 3 h du matin, de partenaire avec qui refaire le monde.
Le pervers narcissique se présente donc comme ton âme sœur cosmique les trois premières semaines.
Une estime de soi cabossée
Perfectionnisme, sentiment de décalage, famille compliquée, harcèlement scolaire…
Tout ça fragilise la confiance et augmente le risque de te dire :
« Si ça ne va pas, c’est sûrement moi le problème. »
Une énorme capacité à « réparer »
Beaucoup de femmes atypiques sont devenues expertes en gestion émotionnelle des autres :
famille tendue, partenaires borderline, collègues en crise… tu sais gérer.
Devine qui raffole de ce talent ?
Les personnes qui ne veulent surtout pas faire leur propre boulot intérieur.
3. Peut-on être à la fois HPI et pervers narcissique ?
Réponse courte : oui, ça existe.
Réponse complète : c’est possible, mais rare.
Un pervers narcissique peut très bien avoir un haut potentiel intellectuel.
L’intelligence devient alors un outil de manipulation ultra-efficace :
- il repère plus vite les failles
- il adapte son discours à ton vocabulaire, à ton niveau d’analyse
- il construit des scénarios de gaslighting très sophistiqués
Mais attention :
La grande majorité des HPI ne sont PAS des pervers narcissiques.
Pour parler de perversion narcissique, on parle d’un mode de fonctionnement destructeur, rigide, installé dans le temps :
déni, absence de remise en question, instrumentalisation de l’autre, empathie quasi inexistante.
En résumé :
- Être HPI ne te transforme pas en danger public.
- Mais un pervers narcissique HPI est un danger public… avec plus de moyens.
4. Signaux d’alerte quand tu es neuroatypique (et que ton radar sature)
Quelques signaux à prendre très au sérieux, surtout si tu es HPI, HPE, TDAH ou TSA :
Manipulation subtile dès le début
« Je dis ça pour ton bien », « Moi, je te comprends mieux que les autres »,
« Les autres t’ont toujours mal jugée ».
Traduction : il/elle t’isole tout en se positionnant en sauveur.
Chantage émotionnel / victimisation
Tu te retrouves à t’excuser alors que c’est toi qui as été blessée.
Quand tu mets une limite, il/elle s’écroule façon tragédie grecque
ou te fait passer pour inhumaine.
Isolement progressif
Tes proches sont « toxiques », « jaloux », « pas assez évolués ».
Petit à petit, tu ne racontes plus vraiment ce qui se passe…
ou on te dit que tu exagères.
Humour qui pique (mais « c’est pour rire »)
Blagues répétées sur ton hypersensibilité, ton fonctionnement, tes difficultés.
Toujours un peu humiliant, jamais vraiment assumé.
Frontières non respectées
Il/elle veut tout savoir, tout tout de suite.
Te pousse à te confier ultra vite, s’invite dans ton téléphone, ton agenda, tes pensées.
Jalousie + surveillance
Questions en boucle, contrôle des réseaux, remarques sur tes contacts, suspicion permanente.
Ta santé mentale qui se dégrade
Insomnies, anxiété, perte de confiance, sensation d’être « vide » ou « floue »,
culpabilité constante, impression de marcher sur des œufs.
Si tu te reconnais dans plusieurs de ces points, ce n’est pas toi qui dramatises.
C’est ton système d’alarme interne qui hurle « DANGER ».
5. Stratégies de protection quand tu es neuroatypique
La solution n’est pas de « moins ressentir » ou de « devenir froide ».
La solution, c’est de protéger ton atypie au lieu de la sacrifier.
Quelques pistes concrètes :
Écouter ton malaise, pas seulement ton mental
Tu peux très bien tout comprendre… et quand même être en danger.
Si ton corps se serre, que tu marches sur des œufs, que tu te sens toujours en faute :
c’est un signal, pas un bug.
Poser des limites claires (sans écrire un mémoire pour les justifier)
Dire non est une phrase complète.
Tu n’as pas à prouver que tes besoins sont légitimes.
Si l’autre ne supporte pas ton « non », ce n’est pas un bon signe.
Garder un réseau de soutien, même minimal
Une ou deux personnes de confiance, un·e psy, un groupe dédié aux profils atypiques…
Mais ne reste pas seule dans ta tête.
Te centrer sur tes forces
Ton empathie, ta créativité, ta capacité d’analyse, ta sensibilité…
Ce sont tes ressources.
Plus tu les reconnais, moins quelqu’un peut te détruire en t’attaquant sur
« tu ne vaux rien ».
Te former aux mécanismes de manipulation
Comprendre le gaslighting, l’emprise, le chantage affectif,
ce n’est pas être parano : c’est te créer un manuel de sécurité relationnelle.
Chercher de l’aide professionnelle tôt
Un psy, une thérapeute, un coaching spécialisé, une asso…
Tu n’es pas faible parce que tu demandes de l’aide.
Tu es en train de reprendre la main.
6. Sortir d’une emprise quand on est atypique : ce n’est pas « juste partir »
Pour une femme neuroatypique, sortir d’une relation toxique ne se résume pas à :
« faire sa valise et couper le contact ».
C’est un processus, souvent en plusieurs étapes :
1. Prendre conscience
Arrêter de minimiser. Nommer : emprise, violence psychologique, relation toxique.
Mettre des mots, c’est déjà fissurer le piège.
2. Sortir de l’isolement
Reprendre contact avec le monde extérieur : amis, famille, pro, groupes de soutien.
Entendre d’autres voix que la sienne.
3. Préparer un filet de sécurité
Sauvegarder les preuves (messages, mails, notes),
prévoir le logement, les finances, les enfants, les alliés.
4. Planifier la sortie (pas forcément en mode clash)
Parfois, la meilleure stratégie, c’est d’organiser ton départ en silence,
avec le plus de sécurité possible.
5. Faire le deuil du fantasme
Ce que tu perds, ce n’est pas une relation saine.
C’est l’illusion que cette personne pouvait répondre à tes besoins,
guérir tes blessures ou être à la hauteur de ton amour.
6. Te reconstruire en respectant ton atypie
Travailler sur l’estime, les limites, la régulation émotionnelle.
Transformer ton fonctionnement atypique en boussole de protection,
et plus en gyrophare « sauveuse officielle des causes perdues ».
7. Ce que j’aimerais que tu retiennes
- Tu n’attires pas les pervers narcissiques parce que tu es « cassée »,
mais parce que tu es empathique, profonde et en quête de vrai. - Ta neurodivergence (HPI, HPE, TDAH, TSA…) est une force,
pas un défaut à corriger. - Oui, il existe une corrélation entre profils atypiques et vulnérabilité à l’emprise,
surtout chez les femmes…
mais ça se travaille, ça se protège, ça se transforme.
Et surtout :
Tu n’es pas née pour servir de carburant à l’ego de quelqu’un.
Tu es née pour construire des relations qui respectent :
- ta sensibilité,
- ta façon de penser,
- ta puissance.
Si tu te reconnais dans tout ça
Tu peux :
- garder ce texte sous le coude pour te rappeler que tu n’es pas folle,
- le partager à une amie atypique qui se débat dans une relation douteuse,
- et, si tu as envie d’un accompagnement sur-mesure, pensé pour les femmes atypiques passées par l’emprise, venir m’en parler.
On fera le tri ensemble :
ce qui t’appartient, ce qui ne t’a jamais appartenu…
et ce que tu peux brûler pour renaître. 🐦🔥

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